Maroc 2013
Jusqu'à présent, nous descendions jusqu'à Tarifa pour traverser vers Tanger. Cette année grande nouveauté, nous partons en bateau. Départ de Barcelone pour 26 heures de traversée vers le nouveau port de Tanger Méditerranée.
Mer calme et peu agitée, arrivée dans les temps, et débarquement / formalités en moins d'une heure. C'est parti!
Direction Al-Hoceima par la route de la côte.Nous avions prévu notre premier bivouac en bord de mer, mais à chaque "spot", apparition de militaires: "bivouac pas possible trop dangereux". C'est finalement, à la nuit, sur le parking du port de El Jebha que nous avons bivouaqué.
Le lendemain, pour éviter de galérer à nouveau sur la côte, nous décidons de partir directement sur Guercif pour accéder au plateau du Rekkam.
Nous attaquerons nos premières pistes. Journée un peu la tête dans le guidon car il faut utiliser "pour de vrai" le GPS pour la première fois. Jardinage, demi-tour, jardinage...! Une immense plaine avec le Jbel Guilliz en toile de fond, parfait pour la nuit....Ca va on sait où est!!!
Aujourd'hui nous montons sur le plateau du Rekkam, nous y passerons 2 jours sans voir âme qui vive. Seuls trois bergers sont passés à proximité de notre premier bivouac sans s'arrêter...inhabituel! Des troupeaux émaillerons notre progression, mais...personne.
Deux jours d'immensité, de calme, où nous ne nous priverons pas d'écouter le silence. Dernier bivouac sur le Rekkam au pied du Jbel Marzimine, demain direction Erfoud.
Pour rejoindre Erfoud nous allons suivre les itinéraires P1 et P2 du Tome 2 du Gandini. Ces parcours nous mènent sur un vaste plateau surplombant le Tifilalet. Quelques rares buissons forment la seule végétation de l'endroit, par contre les cailloux y viennent très bien! Nous ne croiserons personne de la journée...
Après avoir zizagué sur de nombreuses pistes, nous finissons par en suivre une pile poil dans le cap, bien droite et roulante. Au bout d'une heure...walou la piste!! un monticule de terre barre le passage. C'est que la marche est haute pour descendre dans la vallée! Il nous faut continuer au cap. Les multiples traces, les cailloux, les saignées, la chaleur... auront raison de nous. Stop pour aujourd'hui, on reprendra demain!
Plateau d'Ikhourdene, Falaise de Slilim surplomb du Tifilalet
Bivouac réparateur, la fatigue de la veille est loin. Ce matin nous prenons plus le temps que d'habitude. Nous ne sommes finalement pas très loin de Erfoud. ...Allez il suffit d'aller par là, de suivre un peu ici et puis là et c'est bon on retrouve la piste, et y a plus qu'à!!!... Ce sera quand même un peu plus compliqué et nous nous ferons encore secouer une bonne partie de la matinée. Jonction avec le parcours P2 et descente du plateau vers Erfoud, où ce soir c'est camping au Tifina.
Petit arrêt à la "Stèle Citroën". Deux motards passent sur la piste...des coureurs?! Plus loin, une voiture et tout son staff autour!!... Une course?!...(nous verrons plus tard qu'il y a une compétition...mais çà c'est plus tard!!!).
Stèle à la mémoire de Marius Louis BOUCHE (1898-1933) démarcheur pour Citröen, assassiné dans une embuscade tendue par des brigands
Ca y est Erfoud! Premier repas local aux abords du souk. Au camping, douche et piscine...Aaaah!!
Un dernier coup d'œil au parcours et c'est reparti, direction Mhamid par l'itinéraire GT2 du Gandini.
Nous longerons l'Erg Chebbi sans y mettre les roues. J'étais sensé conduire "la caravane" dans les dunes, mais le sable n'est pas tellement ma tasse de thé (à la menthe!). De plus depuis le Rekkam , la rotule de ma biellette de direction à un vilain jeu et couine à souhait. Donc je suis prudent…:-) Je me ferai chambrer à l'approche de chaque "bac à sable"
Pistes roulantes dans de grands espaces, jalonnées par de nombreuses auberges.
Le long de l'Erg Chebbi
Faute de jouer dans le sable, c'est le fech-fech de la vallée de l'oued Rheris qui va occuper notre fin de journée. Poussière, poussière et plantage!
Au sortir de ce passage, bivouac car la nuit n'est pas loin. Nous serons envahis par une nuée de mouche jusqu'au couché du soleil.
Aujourd'hui journée tranquille. Comme la veille la piste est roulante, et au vu du nombre d'auberges que nous croisons, il y a fort à parier qu'en pleine saison l'endroit doit être "surpeuplé" de vacanciers. Quelques rabatteurs en mobylette tenterons leur chance sans grande conviction… Comme dit plus tôt nous prenons le temps d'écouter le silence.
Dernier moment exceptionnel de notre journée, le passage par le "cratère" de Tafenna pour rejoindre Tagounite et Mhamid. Gigantesque affaissement d'environ 12 km de long et 6 km de large, avec un puit au point le plus bas.
2 km après la sortie, poste de contrôle militaire. Relevé des identités. Arrivée sur Mhamid. Réparation d'une crevaison et direction l'auberge Hamada Sahara. Ce soir c'est dodo de luxe!!
Ce matin départ pour Foum-Zguid, en une ou deux étapes suivant l'avancée.
Le gérant de l'auberge nous dit qu'il n'y a pas de possibilité de faire les pleins à Mhamid, il faut aller à Tagounite. Donc marche arrière de 30 km. Du coup nous modifions le parcours pour faire une jonction avec notre itinéraire à partir de Tagounite.
La ville est littéralement envahie de voiture de course (celles rencontrées à Erfoud), c'est le Rally Oil Libia dont une étape passe dans le secteur.
Pleins de carburant, marché, et rouler jeunesse! Le départ de notre étape est squatté pas la ligne d'arrivée de la course. Pas de soucis on va passer ailleurs. Mauvaise manip sur le GPS, cap à l'opposé. Le temps de comprendre et modifier, on fait déjà du chemin. La tension monte dans la cabine!!!
Nous finissons par retrouver notre route, mais à contre-sens de la course!! Chacun se pousse et "ça le fait!". Nous remorquerons un motard jusqu'à la ligne d'arrivée. Il était en panne d'essence à 2 km du but.
Nouveau départ, à ce train là, il va nous falloir 3 jours pour rallier Foum-Zguid!! Nous croiserons d'autres motards, c'est impressionnant de les voir en direct maitriser leurs machines sur la piste.
La frayeur du jour! Je me retrouve dans un goulet, entre les rochers, nez à nez avec un bolide de la course... Serrer à droite, arrêter, tenir le volant, rentrer la tête...Vouummm!...Il est passé...comment??!!...Vouummm!...Un autre...rien vu venir, rien entendu!! Allez hop, on dégage, on dégage!
Nous modifions à nouveau l'itinéraire pour passer au plus loin de la course. Ca suffit!! Nous finissons par retrouver nos grands espaces, ce soir nous ferons bivouac dans les dunettes de l'Erg El Mhazil.
Pour notre petit déjeuner dans les dunes, ce matin le sable c'est changé en or!
Nous allons rallier Foum-Zguid terme de notre voyage programmé. A partir de là ce sera au jour le jour. Aujourd'hui piste roulante sur le lac Iriki, les auberges se succèdent, sont-elles toutes viables?... Nous longeons les dunes de Chegaga au loin (où nous ne mettrons pas les roues parce que…..).
Nous quittons Iriki en direction de Foum-Zguid pour 40 Km d'une piste infernale. Parcours caillouteux à souhait. Secoués, brinquebalés, assourdis nous arrivons enfin à destination. Il ne manque rien sur la voiture?...Ca va!
Nous décidons d'aller revoir les gorges d'Aït Mansour où nous étions passés en 2009. Trajet routier vers Tata, 30 km après Imitek, nous quittons la route pour la piste menant à Bou Zarif. Ce soir bivouac au pied de la montagne avant d'aller plus avant dans l'Anti Atlas.
Par une belle piste bien entretenue, de nombreuses exploitations minières dans le secteur, nous progressons jusqu'à un col à 1100m. Là, nous taillons la bavette avec un petit groupe qui fait la route en sens inverse. Amorce de la descente vers Bou-Zarif et la mine d'or d'Akka. Nous retrouvons le goudron pour gravir une Impressionnante barre rocheuse du Jbel Tilit.
Après avoir cherché l'embranchement, enfin les gorges d'Aït Mansour. Nous savions que ces dernières étaient maintenant goudronnées sur la partie habitée, et notre déception fût grande de constater qu'au-delà de cette partie, toute l'ancienne piste avait fait place à une voie moderne. Des vestiges de l'ancien tracé, en contre haut, nous rappellent les magnifiques points de vues d'alors.
Passé notre petit coup de blues touristique, nous prenons la direction de Taroudant. Il faut amorcer la remontée les vacances s'achèvent.
En début d'après-midi, un des véhicules manifeste son mécontentement. Ca couine, ça grince, ça cogne...problème de suspension. Comme nous sommes sur la route, ce sera bon jusqu'au camping.
Un ressort de suspension avant cassé! On a ce qu'il faut!... Réparation. Ouf! ...Douche...Apéro. Nous allons pouvoir profiter sereinement de notre soirée.
Dans 3 jours nous embarquons.
Seul "impératif" de notre remontée, passer par Moulay-Idriss pour visiter le site romain de Volubilis. Meknès? Chefchaouen?...Rien de bien définit nous verrons bien au fur et à mesure………..Ben, çà va être vite vu!!!
Aux environs de Marrakech, nouveau bruit suspect sur le même véhicule. Là, çà couine méchant de l'arrière. Sortie de l'autoroute pour faire un diagnostic et au besoin aller en ville. Verdict: roulement arrière hs! Nous n'avons pas. Il faut aller chez Toyota. Nous ni arriverons pas...du moins pas par nos propres moyens!
Après moultes péripéties, une dépanneuse vient récupérer le véhicule. Le garage est fermé, il est tard. Rendez-vous est pris avec le dépanneur pour le lendemain devant la concession. C'est la mort dans l'âme, et quelque peut inquiets, que nous voyons partir le véhicule.
Le retour s'annonce rock n' roll!
.
Nous dénichons, sur la route de la vallée de l'Ourika, un camping qui offre la possibilité d'un hébergement en chambre. Ce soir nous n'avons pas trop la tête au bivouac et popote
P'tit déj' vite expédié. Comme une impression que la journée sera longue.
8h30. Le dépanneur est déjà devant la concession. Une bonne chose. Confirmation de la panne, c'est le roulement. Air un peu embêter du chef d'atelier "pour ce modèle on a pas!"...Boum! Le ciel s'assombrit. Finalement "y en a à Casa, on l'aura avant midi"...Olààà!! En attendant démontage. Re boum! Une pièce ne veut pas sortir sur le moyeu, et la concession n'est pas équipée pour l'extraire?!...D'habitude ils vont faire faire dans de petits ateliers alentour. En raison de la fête de l'Aïd, ces ateliers sont fermés. Gilbert, Michel et le chef passerons la matinée et une partie de l'après-midi à essayer de trouver quelqu'un de disponible. C'est finalement à 60 km de Marrakech, chez une connaissance du mécano, que la chose sera résolue. Il se fait tard!
Pour nous une interminable journée d'attente sur le parking de la concession.
Ca y est c'est réparé, et ce malgré une ultime facétie du mécano lors du remontage. Mais bon…!
17h. On n'a pas le choix il faut rouler. Objectif Larache, 400 Km et arrêt au "camping de la Comarit". Adieu Volubilis, Meknès…!
Arrivée vers 22 h, installation à l'arrache (c'est le cas de le dire!), dodo…….
Nuit réparatrice, les indicateurs étaient au rouge!
Arrivés en pleine nuit, nous constatons au matin que l'aire de la "Comarit" est dans un état de délabrement avancé. Un gardien vient vers nous pour encaisser l'emplacement. Il ne sait pas si le site sera réhabilité ou fermé...quand??
Bateau à 16 heures. Aujourd'hui on fait cool! Nous prenons le temps de ranger nos affaires et préparer les voitures pour la traversée. A midi nous sommes à Asilah, notre dernier repas local. Poisson dans un petit resto prés du port. Nous nous apercevons que cela fait 2 jours que nous n'avons pas fait de photos.
Allez, c'est reparti! Direction Tanger Med.
Entrée du port, nous refermons la boucle de notre périple.